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Ma P’tite Boulange plaide pour le bon sens boulanger

par AGATHE BEAUDOUIN | Photographies THOMAS HEYDON

À Junas, Nathalie Sanchis et Garric Coursier ont repris la boulangerie de l’emblématique Christophe Hardy. Au four et au moulin, les deux associés cultivent le goût du bon pain.

Ce jour-là, le fournil de Junas est en ébullition. À l’intérieur, Garric Coursier et Nathalie Sanchis trépignent d’impatience depuis déjà quelques heures. À travers la porte vitrée du four, le boulanger et la pâtissière de Ma P’tite Boulange observent leur dernière création maison prendre forme et la pâte lever progressivement. Inspiré d’une commande pour un chef étoilé, ce pain « doit donner l’impression d’être au pied d’un figuier en fleurs ». Un vrai défi !

Pendant des mois, Garric Coursier, ancien ingénieur en procédés chimiques dans l’agroalimentaire reconverti dans la boulangerie il y a à peine plus de 5 ans, s’est creusé les méninges pour imaginer cette recette de pain aux accents poético-gastronomiques. Après plusieurs tentatives, il semble avoir trouvé la bonne alchimie. En dégustant la mie tiède aux arômes fruités, le duo sourit de satisfaction et comprend que ce beau et épais pavé pourra être présenté au chef en question.

Installés dans la Vaunage, dans le centre même du village de Junas, les deux artisans ont à cœur de faire vivre un commerce de proximité.

En reprenant en 2021 l’atelier créé par le boulanger Christophe Hardy – président de l’Union des maîtres artisans boulangers et boulangers-pâtissiers du Gard -, les néo-commerçants avaient pour principal objectif de proposer des produits respectant à la fois la saisonnalité, issus du terroir local, tout en maintenant des prix plus que raisonnables. « Le défi n’est pas simple, mais ce sont nos objectifs, affirme Garric Coursier. Nous avons à cœur de faire plaisir à tous nos clients. » De la baguette blanche aux pains semi-complets bio, sans oublier le Raspaillou (100% local) et sa dernière fierté, un étonnant pavé réalisé à base de pain recyclé (oui oui, vous avez bien lu !), soit au total une quinzaine de pains différents, le duo mise sur le bon sens pour réduire au maximum leur empreinte carbone (les farines proviennent du Gard, de l’Hérault et de Lozère) et le gaspillage alimentaire. « Le pain doit redevenir un aliment bon, sain, et accessible à tous » ne cesse de répéter le boulanger qui veille sur son levain naturel et la fermentation avec passion.

“Le duo mise sur le bon sens pour réduire au maximum leur empreinte carbone et le gaspillage alimentaire”

De son côté, Nathalie Sanchis, venue du monde de la restauration où elle a occupé « tous les postes », a transformé ses talents naturels pour les desserts en atouts professionnels plus tardivement, « lorsque mes enfants ont eu moins besoin de moi ». Sélectionnée parmi des centaines de candidats pour suivre la formation en pâtisserie du lycée Georges Frêche à Montpellier, cette Junasole d’adoption gère désormais de main de maître le laboratoire pâtissier de Ma P’tite Boulange au premier étage. Tout est fait sur place : viennoiseries, desserts (dont une fameuse tarte aux fraises bios de Congénies en été), panettone en décembre et chocolats de Pâques.

Ne comptant pas leurs heures, les deux collègues, également à la tête d’une boutique à Mus, ouvrent sept jours sur sept en saison estivale. Mais ces jeunes entrepreneurs doivent aussi gérer la face cachée de leur activité : la délicate gestion du personnel. Pour ce métier passion, ils apprennent à se démultiplier, et savourent leurs progressions au jour le jour avec la modestie des débutants. Sur la place de Junas, aménagée dans l’ancienne cave coopérative, Ma P’tite Boulange a, déjà, vraiment tout d’une grande.

MA P’TITE BOULANGE
Place de l’Avenir, 30250 Junas
et 22 place de la Mairie, 30121 Mus

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