par GUILLAUME MOLLARET | Photographies JEAN-CLAUDE AZRIA

La famille de Gilles Granier collectionne les Prix d’Excellence du Concours général agricole.

Le Domaine de Pierredon compte dix fois plus d’oliviers que le village d’Estézargues ne compte d’habitants. 5 000 arbres à fruits qui, l’automne venu, donnent au village romain un second souffle agricole au sortir des vendanges.

Un second souffle au parfum rare puisque cette année – encore ! – et pour la septième fois depuis 2009, l’huile du Domaine de Pierredon a reçu le Prix d’Excellence du Concours général agricole. Pour chaque catégorie, cette distinction ne prime qu’un seul lauréat… Cocorico : l’huile gardoise élaborée dans ce village pris entre Remoulins et Avignon détient le record de distinction en matière d’huile d’olive.

“Élaborer une bonne huile, c’est d’abord beaucoup de travail. Nous ramassons chaque fruit à la main. Les caisses ne contiennent pas plus de 10 kilos afin d’éviter toute fermentation. Et par ailleurs, nous n’achetons pas d’olives hors du domaine”, explique Gilles Granier dont la famille est présente depuis si longtemps sur ces terres qu’il en ignore même la date exacte d’installation.

“Je peux seulement vous dire que nos arbres ont plus de 300 ans, ce qui est pour nous le gage d’un énorme potentiel de qualité”, détaille l’oliveron.

Réduite, la production du Domaine de Pierredon se limite à une quantité comprise entre 5 000 et 10 000 litres d’huile en fonction des années, les oliviers reposant naturellement la charge de leurs rameaux d’une saison sur l’autre.

Président de l’AOP huile d’olive de Nîmes, Gilles Granier invite chaque propriétaire d’olivier à cueillir ses fruits pour se rendre dans l’un des quelque vingt moulins que compte le département du Gard. En fonction du genre, l’huile sera plus fine ou davantage intense… Mais qu’elle soit issue d’une variété Picholine, Aglandau ou Bouteillan, le plaisir d’aligner un trait de son propre jus sur un morceau de pain n’a d’autre goût que celui de l’exception.