À Malaïgue, des convictions naissent les vins
par Thierry Allard | Photographie Jean-Claude Azria
Sur une trentaine d’hectares de sols argilo-calcaires répartis entre Blauzac et Saint-Maximin, à un jet de pierre d’Uzès, le domaine de Malaïgue produit plus que du vin… une harmonie ! « Le produit c’est un moyen, l’objectif est d’être en cohésion avec ce que l’on pense », résume François Reboul, le vigneron, en balayant du regard ses vignes, et surtout leurs sols.
C’est là le plus important à ses yeux. « Il faut y cultiver de la vie, sinon on va dans le mur », lance le vigneron avant de préciser : « La vie, c’est un sol couvert, des arbres, des insectes, mais aussi de l’homme dans les vignes. » Pour un impact limité, le domaine fait donc dans la vendange manuelle. En sus, par conviction, il ne produit que du vin bio labellisé Nature et Progrès, au cahier des charges plus serré que le seul label AB.
Une telle démarche implique d’utiliser le moins d’intrants possible, même ceux tolérés en agriculture biologique… et idéalement de s’en passer. Au Domaine de Malaïgue : pas de levurage pour accélérer la fermentation et une sulfitation, censée rendre le vin plus résistant à l’oxydation au contact de l’air, réduite au minimum quand ce n’est pas à zéro. Ainsi, si une partie de la gamme est sans sulfites, le domaine en indique la dose sur l’étiquette si un ajout a été opéré. « Il est important pour nous de ne pas tricher, on fait des vins singuliers et honnêtes », prône François Reboul.
Les contraintes, Malaïgue ne les accepte que venant de la nature. Les appellations ? « On n’est pas trop dans ce délire-là, même si on joue le jeu sur l’AOP Duché d’Uzès », admet le vigneron, dont la majorité de la production est estampillée Vin de France. Ce qui ne l’empêche pas d’être « un acteur du territoire », notamment en recevant des scolaires pour leur faire découvrir le métier.
Ses vignes, le domaine les travaille toutes de la même façon. « Du vin à 3,30 euros le litre à la bouteille à 17 euros, nous y apportons le même soin », souligne t-il, alors que certaines de ses bouteilles se retrouvent sur des grandes tables comme celle de Michel Kayser**. Malaïgue produit les trois couleurs de jus à partir d’une large gamme de cépages provençaux, bordelais… et même corses, comme le Nieluccio. Le plus clair de la production reste rouge. Une teinte où le vigneron « essaie de tendre vers des choses plus légères, avec moins de macération, moins de degrés d’alcool » … Mais pas moins de convictions !
Les vins du Domaine de Malaïgue
sont disponibles au domaine, à Blauzac, mais aussi à la boutique
Malaïgue & Co
5 avenue de la Libération à Uzès
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