Un titrage en alcool compris entre 12° et 13° – ce qui est faible pour nos terroirs-, des cépages alsaciens, une absence d’appellation d’origine contrôlée sur les bouteilles… les vins de Jean Kreydenweiss ne ressemblent guère aux jus d’ordinaire élevés dans la plaine de Costières où est implanté ce domaine repris par son père Marc en 1999. La seule convention qu’accepte le vignoble : celui d’être certifié “biodynamie”, qui dispose d’un cahier des charges plus contraignant que le seul label bio “AB”.

Ces signes distinctifs que l’on retrouve également entre les ceps. “Nous disposons de très vieilles vignes. Certaines sont centenaires et d’autres pas tout à fait. Elles délivrent un faible rendement et permettent de concentrer les arômes sur peu de fruits, ainsi nous pouvons vendanger relativement tôt. Il m’est arrivé d’avoir rentré la totalité des raisins le 1er septembre”, témoigne le vigneron.
Cette maturité, relativement précoce, s’explique aussi par le travail réalisé sur le sol par le paysan aux racines alsaciennes. “J’ai planté des herbes et quand vient l’été, nous les aplatissons de sorte qu’elles constituent un paillage permettant de préserver la souplesse du sol et donne de l’arôme au raisin”, certifie Jean Kreydenweiss.

Une souplesse que le vigneron travaille également à la vinification, après des vendanges exclusivement réalisées à la main. “Mon challenge, c’est de réaliser des vins avec beaucoup de fruit et de la longueur, un peu à l’image des vins de la Loire”, dit-il… Sacré défi ! “Le couvert végétal augmente l’acidité des sols puis je travaille en foudre plutôt qu’en barrique pour arrondir cette acidité”, justifie le vigneron gardois qui s’est oxygéné l’esprit sur différents terroirs de par le monde avant de se fixer sur les galets roulés de la vallée du Rhône. Une quête d’identité, un travail de recherche qui séduit à l’étranger. Le Domaine Kreydenweiss écoule plus de la moitié de sa production à l’export, dans une quinzaine de pays. Santé !