Maurice Barnouin, pionnier de l’IGP Cévennes
par Stéphanie Roy | Photographie Jean-Claude Azria
Dans le monde de la vigne, Maurice Barnouin fait figure de pionnier. Depuis son installation en 1974, il n’a de cesse de développer et faire évoluer ses cultures en y intégrant, à petite touche, de nouveaux cépages dont la région n’est pas familière. Il est ainsi l’un des premiers à avoir planté du Pinot noir, que l’on rencontre davantage en Bourgogne ; et du Riesling, plus coutumier des vallons d’Alsace que de nos coteaux secs. Des choix que le vigneron opère d’abord “par goût ».
“J’aime tous mes vins, je veux tous les magnifier ”
Malgré ses imports, Maurice Barnouin reste un amoureux de son terroir cévenol dont il met en avant les particularités, au travers de l’IGP Cévennes, dont il a défendu avec ardeur la création. Il est même le premier vigneron à en avoir vendu une bouteille à l’export ! Au total, une vingtaine de raisins différents se côtoient sur son exploitation de quelque 160 hectares. Elle comprend le Domaine de Gournier et le Mas Brès, cultivé exclusivement en bio. Pour décrire son vin, Maurice Barnouin évoque sa fraîcheur et sa légèreté. « Ce sont des vins enlevés ! », image-t-il. Et pas question pour lui de donner sa préférence à l’un d’entre eux. « J’aime tous mes vins, je veux tous les magnifier. C’est un peu comme le travail de la vigne, j’en apprécie toutes les facettes : de la préparation du sol à la dégustation en passant par l’assemblage… », assure-t-il.
Par souci de maîtrise, le vigneron cévenol a d’ailleurs fait très tôt le choix d’une vinification sur site, plutôt que de confier cette étape à une cave coopérative. Depuis six ans, Maurice Barnouin travaille étroitement avec David Helou, un autre vigneron qui, à terme, reprendra l’exploitation. Une étape nécessaire mais compliquée pour ce passionné. « Je vais avoir 66 ans…Mais ce n’est pas facile de raccrocher », confesse-t-il.
Domaine de Gournier et Mas Bres
30190 Sainte-Anastasie
LE POINT DE VUE DE
Michel Hermet
« Cela fait 41 ans que je connais Maurice. A mes débuts – au restaurant le San Francisco – il venait à table les mains encore noircies par les vendanges. J’apprécie l’authenticité des cépages qu’il travaille. Ses vins sont rafraîchissants et très bien équilibrés. La cuvée Templière issue de 4 cépages est délicieuse avec des viandes grillées ». Le restaurateur ne boude pas non plus son plaisir quand il s’agit de siroter un Pinot noir du Mas Brès, « fruité, gouleyant », qu’il recommande « sur une cuisine canaille. »
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