Propos recueillis par Thierry Allard | Photographie Thomas Heydon

Restaurateur depuis bientôt 43 ans, le sommelier Michel Hermet est aussi un peu galeriste puisque de nombreuses œuvres ornent les murs du Wine Bar Le Cheval Blanc dont il tient les rênes juste en face des arènes de Nîmes. « C’est une combinaison logique. Pour moi, la cuisine et le vin sont indissociables de la culture », pose-t-il. C’est donc tout naturellement que Michel Hermet a décoré son restaurant au gré de ses « coups de cœur » et de ses amitiés avec des artistes, souvent nîmois.

Ainsi, on retrouve au Wine Bar des œuvres du cofondateur du mouvement Supports/Surfaces Claude Viallat, les peintures de José Pirès, Michel Gilles, et Gérard Lattier : « un ami, un conteur extraordinaire » ou encore les sculptures d’acier de Stéphane Lopez. Des artistes qui, pour certains, ont également orné les étiquettes des cuvées de Michel Hermet, dont une des casquettes est celle de vigneron, à Collorgues.

« J’aime toujours m’entourer d’œuvres d’art », reprend cette âme sensible. « Pour moi, un restaurant, c’est une mise en scène », affirme Michel Hermet, encore plus « dans un lieu qui est beau naturellement » reprend-il sous les voûtes de ce restaurant ambassadeur des brasseries à la française. De l’accrochage des tableaux à la disposition des sculptures et des poèmes entre les tables, Michel Hermet ne laisse rien au hasard, si bien que « souvent on me dit que je n’ai pas un restaurant, mais un musée », s’amuse-t-il.

Un musée éclectique où le figuratif domine… même si le dernier coup de cœur de Michel Hermet se matérialise dans une toile purement abstraite du peintre nîmois Didier Biffano, à laquelle il a réussi -non sans mal !- à trouver une place. « Disons que l’espace arrive un peu à saturation », sourit-il, avant d’ajouter, en vrai amateur d’art : « Les œuvres, comme les bonnes bouteilles sont faites pour être partagées, si c’est pour les laisser à la cave ou au grenier, ce n’est pas la peine. » •