Le bon coin des vignerons

Le vigneron qui assemble ses passions

Article et photos par Julien Claudel

On est parfois conditionné par sa naissance. Né d’un père nîmois et d’une mère finlandaise, Samuel Delafont a construit sa vie entre les Cévennes et… le monde entier. Il grandit d’abord au pays de Chabrol, près de Chamborigaud. Après un séjour à Londres, où il découvre l’enthousiasme britannique pour le french paradox, il revient au pays pour étudier à l’Université du vin de Suze-la-Rousse, dans la Drôme. Une solide formation de commercial l’amène à créer en 2000 sa première société, Vinipartner, « un bureau export qui conseille les producteurs du Languedoc sur la construction de leur gamme et leur développement commercial ». Son goût pour l’entreprise en général et le vin en particulier le conduit à devenir « artisan négociant ». C’est-à-dire négociant en vins, mais avec une approche de vigneron assembleur. « Je sélectionne dans les plus beaux terroirs les cuvées les plus intéressantes et prépare, dans mon chai de Vézénobres, une ligne de vins adaptée aux attentes de plusieurs clientèles étrangères. »

Samuel dessine ainsi sa propre carte du vignoble languedocien, entre Pic-Saint- Loup, Limoux et La Clape. Et plus il vinifie, plus il s’intéresse à la technique, aupoint d’inventer un modèle breveté de fût tout inox « pour limiter l’oxydation, maîtriser l’équilibre et préserver le fruit et la fraîcheur du vin ». Dans son caveau, ces étonnants contenants qui brillent comme l’argent détonnent et interpellent : il n’en fallait pas moins pour créer la filiale Delafont-Barrels pour les commercialiser.
Aujourd’hui, à 45 ans, le globe-trotteur, dont les vins honorent la carte du chef Sébastien Rath et sont entrés à l’Élysée, a choisi de se livrer à une dernière passion : cultiver son propre vignoble, en permaculture, dans le terroir chéri de ses basses-Cévennes.

Sa cuvée préférée : Lilith
50% cinsault, 50% grenache.
« Finesse, élégance, fraîcheur et opulence. »
Chez Vincent Croizard, Jérôme Nutile*,
Sébastien Rath et Julien Lavandet.

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