Ce vin cévenol qui côtoie les étoiles
Article et photos par Julien Claudel
Il fut un temps où produire du vin en Cévennes relevait plus du risque que de l’opportunité économique. Dans un Languedoc réputé longtemps le plus grand vignoble du monde, l’appellation vin de pays des Cévennes patientait à la marge, confinée entre ses nuits fraîches et ses coteaux d’altitude, n’affichant pas d’ambition particulière. Et puis, il a fallu l’audace et l’amour de quelques-uns pour révéler ce terroir particulier, qui a fini par gagner son IGP en Emmanuelle Schoch est de cette lignée de défricheurs. Lyonnaise d’origine, l’oenologue de métier achète deux ans plus tôt six hectares de vigne à Monoblet, près d’Anduze. Un joli coin de pays, disséminé à l’adret entre chênes verts et garrigue piémontaise. Et une belle récompense pour celle qui a fait ses premières armes chez d’autres vignerons, un peu partout en Languedoc. Emmanuelle rebaptise le domaine du nom d’un astre : Seren. « La vue nocturne du ciel cévenol est extraordinaire, très pure, et toutes mes cuvées ont pris le nom d’étoiles. J’ai vu juste car en 2018, le Parc national des Cévennes a été classé réserve internationale de ciel étoilé ! » Roussanne, cinsault, vermentino, et bien sûr grenache et syrah : les cépages aux noms chantants sont cultivés en bio, travaillés en traction animale et vendangés à la main. Ils produisent environ 30 000 bouteilles chaque année. C’est assez peu, mais nettement suffisant pour « combler mon bonheur ».
Sa cuvée préférée : Lilith
50% cinsault, 50% grenache.
« Finesse, élégance, fraîcheur et opulence. »
Chez Vincent Croizard, Jérôme Nutile*,
Sébastien Rath et Julien Lavandet.
Mas Seren
1820, route de Saint-Jean-du-Gard
Anduze
Tél. : 06 79 41 13 29
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