Au Clos Méjean, le printemps ramène ses fraises
par Thierry Allard | Photographie Jean-Claude azria
Si l’hirondelle ne fait pas le printemps, la fraise, oui ! Et au Clos Méjean, à Sauveterre tout à l’est du Gard près du Rhône, la fraise est cultivée et polie comme un véritable joyau.
Les amateurs le savent, toutes les fraises ne se valent pas. La différence se fait surtout dans les sols, entre les fraises qui poussent hors-sol, et celles qui s’épanouissent en pleine terre. Celles du Clos Méjean sont de la deuxième catégorie… contrairement à la majorité des fraises que l’on trouve sur bien des étals de la grande distribution. Même si les rendements sont moindres et la récolte plus difficile, les trente à quarante tonnes qui sortent chaque année des serres de l’exploitation familiale ont toutes poussé les racines dans la terre, bichonnées par Lubin Sain et ses équipes.
« La fraise aime la lumière, mais pas la chaleur », précise l’agriculteur. Alors, « on ouvre la serre quand il fait chaud et on la couvre la nuit quand il fait froid, car si la fleur gèle, on n’a pas le fruit », précise Lubin Sain.
Il faut dire que les fraisiers ont la particularité de présenter des fruits mûrs, des fruits en formation et des fleurs en même temps, de sorte qu’ils donnent des fruits durant les trois mois que dure la saison, de mars à juin. Aux premiers jours du printemps, les premières fraises étaient déjà prometteuses… « Au fur et à mesure de la saison, le plant se décharge et les fraises sont encore meilleures », avance le maraîcher. Patience donc !
Le Clos Méjean cultive trois variétés de fraises : la traditionnelle Cléry, la Dream, qui est « comme une fraise Tagada » et depuis cette année, la Dély. « Elle ressemble à une Cléry, mais avec une odeur et un arôme plus prononcés », décrit Lubin Sain en évoquant la petite nouvelle.
Demeurant enfant devant son fruit, le maraîcher décrit la fraise comme un bonbon naturel « qu’on mange avec les yeux, avec l’odeur et avec le goût, qu’on ne ramasse que mûre sur le plan », rajoute Lubin Sain dans un sourire. Une exigence de qualité qui séduit les connaisseurs du cru. L’exploitation ne cède sa production qu’en circuit court et en vente directe, notamment aux restaurants parmi lesquels la Maison Chenet Entre Vigne et Garrigue* à Pujaut… mais aussi dans les commerces alentours.
le point de vue de Serge Chenet*, Maison Chenet
Entre Vigne et Garrigue
« Rien que de les voir, on a envie de croquer dedans ! Je les travaille surtout en dessert, toujours avec des olives noires confites, de la glace à l’huile d’olive et des madeleines à la tapenade. Donc on les travaille un peu, mais le produit se suffit presque à lui-même. C’est magnifique de travailler des produits comme ça, et d’avoir des gens comme eux à côté de chez nous. Ce n’est que du plaisir.. »
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